Je me suis permis d’emprunter mon titre au nom d’un film d’Emir Kusturica, dont le visionnage ne peut que vous faire le plus grand bien. J’avais en effet besoin d’un titre qui envoie du rêve, qui balance du full dream comme dirait JCV, pour attirer le chaland en quête d’histoires romanesques.

Day 19
L’Odyssée d’Alysée sponsorisée par Omer (la bière, pas l’auteur) débute par 13h de train entre San Diego et Flagstaff, entrecoupés d’un stop de deux heures dans la gare de Fullerton.
L’arrivée à Flagstaff Arizona étant prévue pour 5h31 AM, je me prépare à passer ma première nuit dans le train.
Après avoir fait les yeux doux au conducteur pour une place fenêtre, m’être tapie dans mon terrier, étalant joyeusement toutes mes petites affaires, je me suis sustentée d’une goûteuse salade de restes dans le wagon-bar.

Empaquetée proprement entre les deux accoudoirs, le siège d’à côté restant vide, je commence ma nuit.
Flaaaaagstaffff comiiing up” hurle le conducteur dans mes oreilles. Sursaut. Nous y sommes.
Ayant prévenu la veille l’auberge de mon arrivée matutinale, celle-ci m’a envoyé en guise de réponse une énigme à résoudre :
your key is in the big green explorer”. Big Green explorer, big green explJe me frise la moustache avec les doigts, fait le tour des objets verts du jardin, puis finis par trouver la réponse dans un 4×4 vert, ma clé m’attendant sur le siège avant.

Day 20
Aujourd’hui, je suis sortie m’aérer les cellules dans les rues de Flagstaff.
Sur ma route, j’ai croisé le Nicolat Hulot d’Arizona qui m’a fièrement présenté son invention révolutionnaire pour sauver la planète de la pollution et des chemtrails.
Cette fabuleuse fumisterie était constituée de 4 bouts de bois érigés en pyramide, noués aux extrémités par des tissus, le tout fièrement campé sur une remorque de vélo.
Je me suis dit : “c’est le pompon, si ce mec est censé sauver la planète, j’ai plus qu’à m’acheter un 4×4, faire des tours de parking, cramant ma paie en essence et précipitant la chute brutale de ce monde sans queue ni tête”.
Puis j’ai continué ma route, découvrant une petite ville tout ce qu’il y a de plus mignon, fleurant bon le feu de bois, de celle qui vous fait rêver quand vous êtes gosse dans les feuilletons de Noël américains.
Je me suis installée dans un diner pour avaler mon premier repas depuis ma salade de restes :
un brownie et un jus d’orange dont Jean Pierre Coff dirait, s’il n’était pas aussi désormais une salade de restes, “c’est dlaa merde”. J’emmerde Jean-Pierre Coffe, est j’avale mon gueuleton.
En clair, une journée peinarde.

Je ne vous donnerais pas mon humeur du jour, car ces derniers temps elle change incessamment.
Aaah ! Cette foutue sensibilité qui me fouette le sang à l’allure d’un cheval sauvage lancé au galop [jolie image n’est-ce pas ? C’est l’effet Arizona]. Le genre de bordel intérieur qui me fait chialer devant le zapping, et qui peut me mettre dans un tel état d’excitation béat, qui, si l’on n’y prend pas garde, pourrait laisser penser que j’ai vu la vierge, et le tout en l’espace d’un tour de grande aiguille.
Donc si vous aussi, vous êtes aussi imprévisible que le résultat des élections américaines, joignez-vous à moi et nous irons, hilares, pleurer les larmes de notre corps en vociférant coléreusement contre qui veut bien prêter le flanc.
Bienvenue chez les émotionnels excessifs anonymes #hyperémotivité
Tout don en liquide pour l’association est le bienvenu.

Enfin pour finir, et parce que j’ai pas vraiment envie de me découper le bras au couteau, demain, je randonnerai le Grand Canyon south rim kaibab trail ou south rim bright angel trail. Si vous devez me chercher, vous savez où me trouver. Can’t wait !

Ps : je suis encore seule dans mon dortoir. Si selon Bernardin de Saint Pierre « La solitude rétablit aussi bien les harmonies du corps que celles de l’âme. » les miennes sont en ce moment un joyeux tohu-bohu.

Être rédactrice chez Cosmopolitan, l’accomplissement d’une vie, la lumière au bout du tunne.