7h30, réveil.
Merde, je ne me suis pas réveillée !
Un coup d’œil furtif à ma gauche, ma coloc qui devait me conduire au Grand Canyon a mis les voiles…
Je ne peux pas ne pas y retourner ! J’ai laissé mon âme là-bas.
Mon monde s’écroule. Je me lamente, me tourmente, tente d’expier mon péché de paresse, rien n’y fait.
Je sors de ma chambre, cours comme une folle dans l’auberge pour faire l’inventaire des voyageurs encore présents. Tout le monde est parti. J’en profite pour effrayer un couple sur le départ :
heyy, where do you go ?!” Lancé nerveusement dans un état d’excitation palpable. Ils m’ont regardé appeurés et on prit la fuite.

Puis je me suis souvenue que la veille, mes petits papiers colorés avaient tapés dans l’oeil d’un nana partant ce matin pour Sedona. Cool.
Le destin m’a fermé une porte pour m’ouvrir une fenêtre.
Ce sera donc Sedona, à 45 minutes de route.
Je tambourine à sa porte, la réveille, présente mes excuses…
Nous rions, nous partons
Sur les conseils du Visitor center, j’opte le Brin Mesa Trail, tandis que ma camarade choisit de flâner dans les rues de Sedona.
Elle :Voici mon numéro. Appelle-moi quand tu as fini ta journée si tu veux que je te ramène” ;) Encore 1000 fois merci.

C’est parti. Quelle splendeur ! J’en ai encore pris plein les yeux et plein le coeur.
Une terre rouge incandescente, des pierres de feu, des cactus, le tout dans un silence quasi-religieux. Et dans ce silence quasi-religieux, j’ai eu tout le loisir d’écouter les bêtes farfouillant dans les branchages. Back to basic.
5 heures de rando, un pur bonheur. Il faut avoir vibré parmi ses pierres et suer sur ses petits chemins pour connaître réellement l’Amérique.
Et puis je dois vous parler d’un truc assez surprenant : j’ai souvent croisé sur mes chemins de randonnée, des personnes qui me lançaient à la volée “Ho, i love your hair” oryour smile is so beautifulOkkkayy, guys, thank you ! Je vais avoir du mal à me réacclimater à Paris moi.

Rando finie, le temps est venu de retrouver Karen, et là, les choses se compliquent. J’emprunte un premier téléphone, et ne comprends absolu ment rien à ce qu’elle me baragouine à l’autre bout du fil. Ok, zut.
Plan B :
je trouve un mec dans la rue, et lui raconte mon problème dans un anglais approximatif. Ça donnait quelque chose comme ça “Bonjour, je m’appelle Alysée, je voyage seule, mon téléphone ne fonctionne pas et je n’ai pas mon permis de conduire. En soi, je suis un peu une cassos. Je dors en ce moment à Flagstaff et je dois retrouver la personne qui m’a amené ici, mais je ne comprends rien à ce qu’elle me raconte. Donc est-ce que vous pouvez l’appeler pour moi de votre téléphone pour lui demander où elle est et ensuite m’expliquer la direction à prendre ?
Culottée, la nana.
Heureusement, je suis tombée sur un type hyper sympa qui a suivi mes consignes à la lettre J’ai donc pu retrouver Karen et nous nous sommes promenées jusqu’au coucher de soleil sur Cathedral rocks. Encore une journée fantastique et des personnes fantastiques !

La suite : je ne vais pas être disponible les trois prochains jours. Planning :
Demain matin départ pour Tucscon en bus à 6h30. Arrivé là-bas à 14h30, juste pour la nuit dans un airBnB à 22 euros.
Samedi matin, train à 09h25 pour Houston, puis 25h de train. Oui, 25 heures de train. Oui, 25h de train… Je vais avoir le temps de méditer.
Arrivée dimache à 11h10 à Houston