Bavards et curieux, voilà ce que sont les américains. Je peux difficilement rester seule 5 minutes sans être abordée par l’un d’eux: – « hey, Where do you come from ? » -« Paris  » « hoooooooo, Pariis ! » Et ils ont tous une histoire fantastique avec Paris « j’ai une tante qui avait une cousine dont l’amie a vue la tour Eiffel il y a 10 ans » – « Ho, really ? »

Ce matin, départ pour San Luis Obispo. Monterey est nappée d’un épais fog, lui donnant cet air mélancolique des villages de pêcheurs esseulés par la brume. Le long du chemin, je suis escortés par les aboiements des sealions, langoureusement allongés et courbant l’échine sur leurs rochers. La ville ne compte que quelques âmes errantes parmi ses allées, et je savoure avec plaisir cet heureux moment de solitude.

Le planning d’aujourd’hui: bus Monterey/salinas durant une heure puis trois heures de train jusqu’à San Luis Obispo. J’ai donc pu expérimenter les trains longues distances et cela m’a conforté dans l’idée que je me faisais d’un voyage réussi. La majorité des personnes que je croise me demande: »pourquoi tu ne prends pas l’avion ? » « Pourquoi diable prendrais-je l’avion ? » quand le train m’offre l’expérience pour moins cher d’être confortablement installée dans un siège inclinable aux trois quarts, pouvant m’étendre de tout mon long sans risquer d’atteindre le siège de devant, tout en profitant de paysages extraordinaires.

S’il en faut peu pour être heureux, j’ai ici avec moi presque tout mon « nécessaire de bonheur »: mon nescafé sélection, de quoi lire et écrire, mon dictionnaire français/anglais et les grands espaces.
Ahh l’ivresse des grands espaces… Ô dunes, Ô plaines, Ô collines ocres brûlées par le soleil. Mon ôde à l’authenticité vous chante les louanges d’un voyage ferré, et vous invite fortement à embarquer à bord d’un train qui vous mènera oů nul autre ne va.

Arrivée à San Luis Obispo. C’est beau. L’auberge est fermée jusqu’à 16h30, peu importe, je me pose dans un parc, il fait chaud, je suis bien. Il flotte dans l’air de cette ville ce petit quelque chose de particulier qui a un goût de reste-s’y.

20h30: j’ai un mauvais feeling avec cette auberge. Le dortoir est glauque et l’ambiance encore plus. Ni une ni deux j’annule la troisième nuit. Je partirai après demain à San Diego !

PS: toujours pas d’accès à un ordinateur