changement de décor.

09h25 transbay temporary terminal.  Bye bye SF, it has been a great pleasure. Dans les oreilles: college & Electric Youth, real hero.

Arrivée à Emeryville. À la gare, je fais la connaissance de Suny, big afro américain qui enchaîne les snickers plus vite que son ombre. On papote. Une discussion longue de 4 snickers c’est vous dire ! Il me sera d’une agréable compagnie et d’une bienveillance quasi paternelle. Puis arrive le train, dans un long râle de métal. Ce monstre d’acier ne ferait qu’une bouchée de nos TER. D’aucuns diront que prendre le train aux USA, c’est une aventure dans une aventure

Larges fauteuils, prises de courant et Wi-Fi, welcome on board. Les paysages que nous traversons sont fantastiques et l’insolent soleil californien me brûle les joues à travers les épaisses vitres du train.

Arrivée à Merced. Bus pour Yosemite – dernière étape du trajet. Le fond de l’air s’est clairement rafraîchi. L’excitation est palpable parmi les futurs randonneurs, et dans le même temps règne un calme souverain.

Après avoir été obsédée un mois durant à Paris par le Mont Everest, j’avais, en ce jour, moi aussi l’impression de partir pour une aventure extraordinaire, à ma hauteur. Des petites montagnes pour des petites personnes (bien que Yosemite ne soit pas réellement une montagne – du calme).

Il fait beau. Je retrouve à Merced l’automne que j’avais quitté à Paris. La couleur des arbres, rouge et orange m’a d’autant plus frappée que je réalisais à cet instant que San Francisco est hors saison.

1h30 de bus pour Yosemite. La route en ligne droite fait face à cette chaîne montagneuse qui esquisse ses courbes davantage à mesure que le bus avance. Chaque kilomètre avalé est un moment unique, et les  montagnes bombent le torse à notre approche.

Mon Dieu, je n’ai jamais vu pareils paysages. L’herbe jaune en est éblouissante. Les terres se parent d’une sorte de pelage, de fourrure jaune incandescente qui tranche net avec le bleu-gris du ciel. Je ne saurais dire comment mais ce paysage semble être éclairé de dessous. Splendeur de dame nature. 1000 fois merci pour ce moment. Valérie ne peut pas en dire autant.

Et enfin, mon point de chute pour les trois prochains jours, le Yosemite bug resort. Au beau milieu de la forêt, des dortoirs dans des cottages, un café avec feu de cheminée et -thanks god- des plats végétariens et locaux. Je vais donc ranger mon « scuse me, have you got something vegetarian in here ? » Le lieu est assez magique et peut se targuer d’avoir un spa avec Hot tubvue surplombant la fôret, sauna et bain aromatique. Nous sommes trois dans le dortoire, et tout ça pour la maudique somme de 100 dollars les 4 nuits. Not bad. J’ai même trouvé un chat qui me suit partout et qui viendra combler l’espace d’un instant le vide laissé par celui qui m’attend sagement à la maison. Les initiés comprendront. Ha oui, et je me suis faite un ami de randonnée, c’est mieux.